samedi 5 mars 2011

4. Processus de prise de décisions pour la protection contre les requins.

Il y est nécessaire de développer un processus formel de prise de décision, non différent d’un système expert (VAN DER ELST R., 1997). Les étapes suivantes sont des éléments importants dans l’établissement d’un processus de prise de décisions.

4.1. Besoins et demandes

Une indication claire doit être donnée concernant le besoin réel d’un programme de protection anti requin, incluant les besoins actuels et futurs. Par exemple, doivent être connu le nombre de rencontre de requins, le nombre habituel de baigneurs, l’évolution, ... Un besoin bien formulé permettra de définir des objectifs plus clairs et ainsi un programme de gestion plus ciblé.

4.2. Evaluation du risque

Il est très important d’identifier les risques associés à un programme de protection anti requin. Ces risques concernent principalement la réelle menace envers les baigneurs, mais si cette démarche n’est pas établie, le risque de dégradation de l’environnement au travers des captures accessoires, aura une image négative auprès du public. Ces risques doivent être bien identifiés et quantifiés. Il est important qu’aucune garantie ne soit donnée au public ou à quiconque sur la diminution des risques d’attaques de requins. Assumer une telle responsabilité crée une position intolérable dans le futur, tout particulièrement si le programme doit être arrêté ou si effectivement une attaque a lieu. Ceci a été l’expérience la plus amère des programmes engagés
par d’autres pays.

4.3. Gestion du risque requins

Une fois que le risque a été établi, il doit être clairement précisé si un tel risque peut être géré d’une ou plusieurs manières, en incluant les implications économiques et sociales. Il y a plusieurs aspects concernant ceci et la décision devra être prise essentiellement entre la gestion du risque, la gestion de la population de requin ou les deux à la fois. La gestion du risque sans contrôle de la population de requins inclurait une participation active des médias en apportant des alternatives de baignades à faible risque, tels que les piscines, etc.. La gestion de la population de requins devra nécessiter le choix d’un système de contrôle entre barrière, capture ou d’autres méthodes. Si la capture est choisie, la décision devra se faire entre le filet ou la palangre. Dans l’optique de décisions futures, il est nécessaire d’identifier les espèces impliquées dans les attaques et présentes dans la région. Ceci pourrait être réalisé par un projet de recherche à court terme avec des captures de requins et le recueil de données de pêche de la région. Si des espèces locales ou semi résidentes sont effectivement présentes, la gestion par diminution de la population est une option préférable. Si le problème consiste en l’intrusion périodique de grands requins océaniques,il serait possible d’en capturer certains mais impossible de diminuer significativement le stock.

4.4. Mise en oeuvre

Une fois que toutes ces données sont disponibles et que le choix de la meilleure technique a été établi, une étude d’impact doit être réalisée où seront évaluées particulièrement les captures accessoires, la durabilité du système et la perception du public. Une fois que cette étude aura été réalisée, il sera nécessaire de mettre en place une structure avec un comité permanent qui sera chargé du suivi minutieux de l’opération, de la collecte de données, de la collecte d’échantillons et de l’établissement annuel d’un état des opérations. Un tel programme devra être intégré avec d’autres aspects de gestion de l’environnement, tels que la pêche, le tourisme, etc..
Il est important de noter qu’une fois la création d’un comité pour le programme de protection anti requin, il sera véritablement impossible de renverser la décision. En pratique, il a été montré que le retour en arrière d’un programme engagé amène à des litiges, qui peuvent avoir des implications négatives, particulièrement pour les autorités et les politiques concernés.

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